mercredi 26 juin 2013

Non pas, hommes impies, non pas !

"On répondra ici à tous ceux qui se scandalisent de ce qui a été dit de la foi et qui objectent: "Si l'on doit tout à la foi et qu'à elle seule elle suffise à nous justifier, pourquoi donc les bonnes oeuvres sont-elles prescrites ? Nous nous abandonnerons donc à l'oisiveté et nous ne ferons rien, nous contentant de la foi." Non pas, hommes impies, non pas ! Il en serait bien ainsi, il est vrai, si nous étions, sans reste, des hommes tout intérieurs, ce qui n'arrivera pas avant le dernier jour, à la résurrection des morts. Tant que nous vivons dans cette chair, nous ne faisons que commencer et progresser dans ce que la vie à venir verra s'achever. C'est pour cela que l'apôtre appelle prémices de l'Esprit ce que nous avons dans cette vie; nous recevrons la plénitude de l'Esprit dans la vie future. [C'est ainsi que] le chrétien est le serviteur de tous et qu'il est soumis à tous. En tant qu'il est libre, en effet, le chrétien n'accomplit pas d'oeuvres, mais en tant qu'il est serf, il les accomplit toutes."
Martin Luther, Traité de la liberté chrétienne

lundi 24 juin 2013

Rond & carré #5

Pendant mes dernières semaines à Montpellier, j'ai assisté à une visite guidée de Pierres Vives. Ce bâtiment impressionnant est une vraie oeuvre d'art de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid. Elle a utilisé beaucoup de béron, d'une manière à la fois très visible et presque douce en même temps. 
Notre guide nous racontait que l'appellation de Pierres Vives était inspirée par Rabelais. Bon, une fois n'est pas coutume, nous, théologiens, savons mieux ! Car je serais étonné que Rabelais n'ait pas été lui-même inspiré par la première épître de Pierre qui utilise l'image des pierres vivantes bien avant Rabelais : "Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ." (1 Pierre 2,4-5).
Je me suis battu avec la première épître de Pierre cette année. Il y a plein de trucs dedans avec lesquels je ne suis pas du tout d'accord. Parfois je n'ai pas hésité à dire que c'est du grand n'importe quoi. Bref, il y a eu des moments où je l'ai rejetée, cette épître. Mais j'en ai repris aussi, au moins des petits cailloux. 
Ce sont entre autre des artistes qui m'ont aidé à découvrir la beauté et la richesse de l'image des pierres vivantes. Bob Marley par exemple, avec sa chanson émouvante Corner Stone qui reprend cette image précise. Ce qui me touche dans cette chanson ? Marley ne chante pas seulement qu'il ne faut pas rejeter cette pierre. Il demande aussi à la pierre qu'elle ne le rejette pas ! Il y a donc une réciprocité : accepter et être accepté. Le magnifique documentaire sur la vie de Bob Marley (2012) nous apprend qu'il avait lui-même grand-mal à assumer sa propre identité, à s'accepter lui-même.
L'image de la pierre évoque une certaine dureté, mais aussi une stabilité, une continuité : solid as a rock ! Une pierre est quelque chose qui n'est pas a priori négatif. Et l'adjectif "vivante" y ajoute une dynamique qui fait que ça bouge, qu'il y a du progrès et donc de l'espérance. 
Je crois que cette image résume bien le développement personnel que j'ai pu faire à Montpellier. J'essayé d'explorer ce qui est essentiel pour moi dans la vie. J'ai gagné en confiance. Grâce à de belles rencontres et des expériences riches, je peux dire que j'ai quitté la France en pierre vivante. Mieux encore : je rentre aux Pays-Bas en pierre dansante. 
Fabian Keijzer
Groningen, le 23 juin 2013


mardi 28 mai 2013

Voyage Voyages!

 L'IPT organise un voyage:

VOYAGE A TURIN


                                            

Giorgio Tourn - Les Vaudois - L'étonnante aventure d'un peuple-église (1170-1999).


Mardi 18 JUIN 
               Mercredi 19 JUIN


Au Programme:

MARDI 18 après-midi: 
                   - Visite du Musée Egyptien de Turin

MERCREDI 19 matin: 
                   - Rencontre avec Giorgio TOURN, auteur de "Les Vaudois, L'étonnante aventure d'un peuple-église (1170-1999), Claudiana éditrice, Turin, 1999, 293 pages.

L'Eglise Vaudoise est composée des disciples de Pierre Valdo, un marchand Lyonnais du 12ème siècle, ayant fait le choix de pauvreté, "suivre nu le Christ nu" et qui prêcha l'Evangile dans les rues en s'adressant dans la langue du peuple. N'étant pas lui-même prêtre, clerc, il lui était interdit alors de prêcher et s'est d'abord vu chassé de Lyon avec ses premiers disciples "les Pauvres de Lyon" et contraints à la clandestinité. Excommuniés, puis jugés comme hérétiques par la Grande Eglise Romaine en 1215 , ils furent persécutés par l'Inquisition.
Ils étaient particulièrement présent dans le Piémont et le Dauphinois, où ils ont prêché la Bonne Nouvelle. 

                  - Visite du musée Vaudois 

Après la visite du Musée du Louvres, et du voyage à Lourmarin des étudiants de la Faculté de Montpellier, ce voyage de l'IPT est une continuation de ces découvertes historiques importantes pour notre parcours théologique. Alors un voyage en Italie pour rencontrer l'Egypte et les Vaudois, beau Programme

L'hébergement sera au Foresteria de Torre Pellice. Vous pouvez vous inscrire auprès de Corinne Lanoir qui se charge de l'organisation et que nous remercions chaleureusement, ainsi que Dany Nocquet. 
Corinne.Lanoir   @   iptheologie.fr  

Bon voyage et bonne route pour tous!

vendredi 17 mai 2013

Bienheureux !

Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes :
     ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer
     une montagne d'une taupinière :
     il leur sera épargné bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer,
et de dormir sans chercher d'excuses :
     ils deviendront sages !
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter :
    ils en apprendront des choses nouvelles.
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents
pour ne pas se prendre au sérieux :
    ils seront appréciés de leur entourage.
Bienheureux ceux qui sont attentifs à l'appel des autres,
sans toutefois se sentir indispensables :
    ils seront semeurs de joie.
Bienheureux êtes-vous si vous savez
regarder sérieusement les petites choses
et paisiblement les choses sérieuses :
     vous irez loin dans la vie.
Bienheureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire
et oublier une grimace :
     votre route sera ensoleillée.
Bienheureux êtes-vous si vous êtes capables
de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d'autrui,
même si les apparences sont contraires :
     vous passerez pour des naïfs, mais l'Amour est à ce prix.
Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir
et qui prient avant de penser :
     ils éviteront des bêtises.
Bienheureux surtout,
vous qui savez reconnaître le Seigneur
en tous ceux que vous rencontrez :
     vous avez trouvé la Lumière vraie
     et la véritable sagesse.

(Texte issu d'un recueil liturgique de la région CAR)

jeudi 16 mai 2013

La foi n'est pas un système racinaire

Voilà l'Evangile que nous avons entendu hier soir au cours du culte de fin d'année : la foi ne vient pas des racines, elle ne se diffuse pas en sous-sol par ce qui y serait déjà présent. La foi vient d'une poignée de grains lancés à toute volée sur la terre, au risque de se perdre. Elle vient d'ailleurs... et pourtant elle se partage. On peut partager l'extrême surprise à la voir prendre racine, en soi. Nous pouvons voir chaque demain comme un champ nouveau où la Parole sera lancée à toute volée. Nous y participons, à notre manière. Imparfaite, inattendue, maladroite. Toujours pleine de promesse. C'est bien cette promesse qui nous envoie vers l'avenir ! 
De l'avenir, il en a été question lors du dîner. Ceux qui partent ont partagé leur départ. Ceux qui restent savent qu'ils ne sont pas ici comme des buissons enracinés définitivement mais qu'ils sont appelés à sauter à demain pour d'autres ensemencements. Oui, l'avenir est toujours possible. 
Merci à tous et à chacun pour la soirée d'hier. Nous souhaitons à tous ceux qui partent - proposants, étudiants qui rentrent chez eux ou vont voir ailleurs comment ça se passe, futurs Master pro, notre doyen aussi bien sûr - de vivre encore et toujours de cette grâce. Et à ceux qui restent, nous souhaitons de continuer à voir cette institution comme un lieu où l'important n'est pas de prendre racine, mais de savoir recevoir toujours à nouveau ce qui vient d'ailleurs.
Un mot un peu personnel : l'inauguration de l'exposition Dürer à la bibliothèque de l'IPT a eu lieu ce soir. Il se trouve que les planches ont été gravées à partir de l'oeuvre de Dürer par mon grand-père, Henri Renaud, qui était graveur sur bois, pour le compte d'un éditeur d'art dans les années 1970. La fidélité en est presque parfaite, comme l'explique Estelle Leutrat, professeur d'histoire de l'art à Rennes 2, qui a bien voulu rédiger les notices de l'exposition. Ce grand-père, je l'ai peu connu, c'était un homme très secret. Homme d'une foi profonde, très engagé dans l'Eglise, il n'a pourtant jamais témoigné directement de sa foi à ses petits-enfants. A la différence de bien des enfants protestants, je n'ai pas connu la transmission "par les racines" de la foi chrétienne et de la culture protestante. Mais voilà que je suis en faculté de théologie, à rebours de ce qu'on aurait pu attendre dans la vie que j'avais. Et je me dis ce soir que dans ce silence, dans cette extrême discrétion, il s'est pourtant bien transmis quelque chose. Pas par les racines. Mais par le témoignage silencieux de ce que quelque chose avait été semé. Alors l'avenir ? Oui, il est possible.
PRG

Rond & carré #4


C’est quoi, l’inspiration ? Et est-ce que ça existe vraiment ? « Je ne crois pas au mythe de l’inspiration » disait le chanteur Nick Cave récemment aux Inrockuptibles : « c’est très surestimé. Il y a parfois des révélations, mais sans travail derrière elles ne servent à rien. »
J’ai lu cet interview avec approbation. Oui, je l’avoue, je suis un petit-fils de ma grand-mère qui, même à 93 ans, reste une workaholic. La création demande du taf ! De temps en temps , c’est bien de démystifier les choses. Si on veut être créatif, forcément ça veut dire qu’on doit bosser. Il faut sortir de notre ‘paresse naturelle’ : l’inspiration c’est quelque chose à chercher activement. C’est pourquoi chaque matin Nick Cave dit à sa femme : « Je vais au bureau ! » avant de se mettre à écrire de la musique.
En même temps, j’ai du mal à croire que travailler seulement suffit à créer des belles choses. Mes propres expériences, aussi banales soient-elles, m’obligent quand même à croire à ce que Nick Cave appelle des ‘révélations’. Ça m’est arrivé en rédigeant des textes, que ce soit un plaidoyer en tant qu’avocat, ou que ce soit une prédication en tant que théologien.
Écrire, ça commence pour moi avec lire. Je cherche le silence pour lire dans tous les sens, jusqu’au moment où il y a des mots qui entrent, qui me touchent. Là, je commence à me poser des questions. Pourquoi ça me touche ? Quel intérêt ? Quels échos ça donne ? Je laisse mijoter les mots, je mâche mes mots, si vous voulez. Et j’attends, sans trop attendre, s’il y a quelque chose qui me dépasse, qui se crée et qui crie - pour rompre le silence.
Il y un lien invisible entre lire et écrire. C’est le lien indissociable entre créer et être créé. Et c’est dans ce domaine-là que se trouve l’inspiration. J’ai connu une bibliothèque où il y avait un avertissement à l’entrée : « Prenez garde, de ne pas vous faire dévorer par les livres ! » Effectivement, créer c’est chercher activement l’inspiration et la subir ensuite. L’initiative est à moi, mais le résultat reste en quelque sorte insaisissable. Ou mieux : c’est le résultat qui me saisit, à ma propre surprise.
Ou est-ce que je me trompe ? C’est bien possible que ce que j’appelle des révélations ne le sont point. Alors, faut-il les démystifier ? J’en suis pas sûr. J’aime trop mon petit pays de merveilles dans mon coeur, qui se trouve entre ma cour de récré et ma cuisine intérieure. J’en suis même dépendant, comme je suis dépendant du taf d’ailleurs. Et finalement, j’aime bien les mythes. Ça fait rêver.
Fabian Keijzer

mercredi 1 mai 2013


Les diaconesses de Reuilly ! Aux"Je dis"de l'amicale.

Des soeurs... rayon bleu lumineux.

Marge qui met en mouvement.
Inattendu, décalage, irruption.
Un ancien président « des réformés ».
Voix d'homme pour dire ces femmes.
Pour dire au-delà de ces femmes.

« Pars vers la source caché de toute chose.
Quitte tout et tu trouveras tout.
Prends le temps de vivre amicalement
Avec toi même. Respire. Reprend haleine
Apprends dans le repos du corps et de l'esprit,
la calme lenteur de toute germination ».
                             Extrait de la Règle de Reuilly p57.

Dans le cadre des jeudi de l'amicale, Marcel Manoël ancien président du CNERF
et actuel président de la fondation des soeurs de Reuilly http://www.diaconesses-reuilly.fr/ vient nous parler d'une composante du protestantisme qui gagne à être connu ?

Un autrement ...assurément. 
De 18 à 20 heures, salle Vincent, mardi 7 mai.




mardi 16 avril 2013

Prochains rendez-vous

Voici que la fin d'année arrive... Quelques rendez-vous à venir :


  • Mercredi 17 avril à 19h (salle Vincent) : apéro italien et partage autour du voyage à Rome avec un visionnage de diaporama
  • Jeudi 18 avril, 19h30 (salle Bois) : soirée de louange organisée par les étudiants. Merci de vous faire connaître auprès de Juliane si vous souhaitez participer.
  • Mardi 7 mai, 18h, "Je dis de l'Amicale", rencontre avec Marcel Manoel pour évoquer les diaconesses de Reuilly.
  • Mercredi 15 mai : fête de fin d'année autour du thème "International Day. Merci de contacter Rémi pour le dîner (chacun est invité à apporter un plat de son pays ou de sa région) et Vanessa pour la soirée animée. Le culte est à 18h et sera présidé par le doyen Michel Bertrand, suivi d'un apéro offert par l'Amicale et de la soirée festive traditionnelle.

Sinon, la chorale tient toujours ses répétitions le mardi soir.
Enfin, notez que la bibliothèque restera ouverte pendant le pont du 8 mai pour permettre aux étudiants de préparer les examens de fin d'année. Merci aux bibliothécaires !